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𝕃𝔼 ℂ𝕆ℝℙ𝕊 𝔻𝔼 𝕊𝕆𝕌𝔽𝔽ℝ𝔸ℕℂ𝔼 ℂℍ𝔼ℤ 𝕃𝔼𝕊 𝔼ℕ𝔽𝔸ℕ𝕋𝕊.



𝑳𝒆𝒔 𝑬𝒏𝒇𝒂𝒏𝒕𝒔 - 𝑫𝒆𝒄𝒐𝒏𝒇𝒊𝒏𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕

Le corps de souffrance chez les enfants se manifeste parfois sous forme de mauvaise humeur ou de repli.

L'enfant devient maussade, refuse d’interagir et reste assis dans un coin tout en serrant une poupée dans ses bras ou en suçant son pouce. Le corps de souffrance peut également se manifester sous la forme de crise de larmes ou de colère.

L'enfant hurle, se roule à terre et devient agressif.


Un désir non comblé peut facilement déclencher le corps de souffrance. Et chez un ego en plein développement, la force du désir peut être très intense.

Les parents assisteront à la crise les bras ballants sans réussir à comprendre ni à croire comment leur petit ange a pu en quelques secondes se transformer en monstre.

« D’où peut bien provenir toute cette tristesse ? » Se demandent les parents.

Dans une plus ou moins grande mesure, c’est la part reçue par l’enfant du corps de souffrance collectif de l’humanité, qui remonte à l’origine de l’ego humain.

Mais il se peut aussi que l’enfant ait déjà absorbé la souffrance provenant des corps de souffrance de ses parents.

Ces derniers voient ainsi chez l’enfant le reflet de ce qu’ils portent en eux.

Les enfants extrêmement sensibles sont particulièrement affectés par les corps de souffrance de leurs parents.

Comme ils sont forcés d’être les témoins du mélodrame malsain qui se joue entre leurs parents, ils subissent une souffrance émotionnelle presque à la limite du supportable.

Ces enfants très sensibles deviennent alors des adultes au corps de souffrance très chargé.

Ils ne se font pas leurrer par les parents qui essayent de cacher leurs corps de souffrance, et qui se disent qu’ils ne doivent pas se disputer devant leurs enfants.

Cela signifie habituellement que, lorsque les parents sont polis entre eux, une énergie négative envahit la maison.

Les corps de souffrance réprimés sont extrêmement toxiques, encore plus que ceux qui sont actifs.

Cette toxicité est absorbée par les enfants et elle contribue au développement de leur propre corps de souffrance.

Certains enfants apprennent de façon subliminale ce que sont l’ego et le corps de souffrance en vivant avec des parents très inconscients.

Une femme dont les parents avaient tous deux de forts ego et corps de souffrance me raconta un jour que, lorsque ses parents se disputaient et hurlaient, elle les regardait et, même si elle les aimait beaucoup, elle se disait :

«Ces gens sont fous. Comment ça se fait que je me retrouve ici ? »

Il y avait déjà chez elle une conscience de la folie qui fait que l’on peut vivre ainsi.

C’est cette conscience qui l’aida à réduire la quantité de souffrance qu’elle avait absorbée de ses parents.

Les parents se demandent souvent de quelle façon ils doivent composer avec le corps de souffrance de leur enfant.

La première question à poser ici est la suivante :

• Est-ce que les parents s’occupent de leur propre corps de souffrance ?

• Savent-ils le reconnaître en eux ?

• Sont-ils capables de rester suffisamment présents quand leur corps de souffrance est activé ?

• Peuvent-ils prendre conscience de l’émotion qui s’installe avant qu’elle ait la chance de se transformer en pensées et, par conséquent en « personne malheureuse » ?

Pendant que l’enfant subit une attaque du corps de souffrance, vous ne pouvez faire grand chose, à part de rester présent pour ne pas être amené à réagir émotionnellement.

Une réaction émotionnelle de votre part aurait comme conséquence de venir alimenter davantage le corps de souffrance de l’enfant.

Les corps de souffrance peuvent être très mélodramatiques.

Alors, ne mordez pas à l’hameçon.

Ne prenez pas la chose trop au sérieux.

Si le corps de souffrance de l’enfant s’est activé parce qu’il a été contrarié dans ses désirs, ne cédez pas à ses demandes.

Sinon l’enfant apprendrait que plus il est malheureux, plus il peut obtenir ce qu’il veut.

C’est la recette idéale pour devenir dysfonctionnel dans la vie adulte.

Le corps de souffrance sera frustré par l’absence de réaction et pourra en remettre un peu avant de se calmer.

Heureusement, les crises chez les enfants sont plus courtes que chez les adultes.

Quelque temps après la fin de la crise, ou le lendemain, vous pouvez parler avec l’enfant de ce qui s’est produit.

Mais ne lui parlez surtout pas du corps de souffrance.

Posez-lui des questions :

• Qu’est-ce qui s’est passé en toi hier quand tu n’arrêtais pas de crier ?

• Est-ce que tu t’en souviens ?

• Comment t’es-tu senti ?

• Est-ce que c’était une bonne sensation ?

• Est-ce que cette chose qui s’est emparée de toi a un nom ?

• Non ? Si elle avait un nom, comment l’appellerais-tu ?

• Si tu pouvais la voir, qu’est-ce que tu verrais ?

• Est-ce que tu peux nous faire un dessin ou une peinture de ce dont elle a l’air ?

• Qu’est-ce qui s’est passé quand elle est partie ?

• Est-ce qu’elle est allée dormir ?

• Est-ce que tu penses qu’elle va revenir ?

Ce ne sont que quelques suggestions.

Toutes ces questions servent à éveiller la faculté de témoin chez l’enfant, la qualité de la Présence.

Elles aideront l’enfant à ne pas s’identifier au corps de souffrance.

Vous pourriez aussi parler de votre propre corps de souffrance à l’enfant en vous servant de sa terminologie.

La prochaine fois que le corps de souffrance prendra possession de votre enfant, vous pourrez dire :

• C’est revenu, n’est-ce pas ?

Utilisez tous les mots que l’enfant a utilisés quand vous lui en avez parlé.

Dirigez l’attention de l’enfant sur la façon dont il sent.

Faites en sorte d’avoir une attitude intéressée et curieuse plutôt qu’une attitude critique ou désapprobatrice.

Il est peu probable que cela arrêtera le corps de souffrance sur sa lancée.

Il se peut que l’enfant semble même ne pas vous entendre.

Pourtant, une certaine présence reste en arrière-plan de la conscience de l’enfant, même quand son corps de souffrance est actif.

Après un certain temps, cette présence grandira et le corps de souffrance diminuera.

L'enfant deviendra davantage présent.

Un jour, il se peut que ce soit l’enfant qui vous pointe du doigt, alors que c’est vous qui êtes aux prises avec votre corps de souffrance.


"Maître spirituel Eckhart Tolle Extrait du livre : Nouvelle Terre L'Avènement De La Conscience Humaine."

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